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calendrier vendredi, 5 mai 2017

Sortir de l’Europe et annuler l’ALENA : nos partenaires commerciaux auraient-ils perdu la raison?

Texte diffusé par la Chambre de commerce du Canada

 

De l’Europe jusqu’aux États-Unis, nos plus importants partenaires commerciaux souffrent de fièvre anti-libre-échange. Est-ce une grippe à court terme de populisme inoffensif ou l’épreuve anti-mondialisation la plus destructrice depuis les années 1930?

 
La semaine dernière, l’administration Trump a divulgué un projet d’ordre exécutif sur le retrait des États-Unis de l’ALENA. « J’étais prêt à me retirer », a déclaré Trump au Washington Post. « J’avais hâte, je comptais le faire ». Alors pourquoi a-t-il changé d’avis?

 
Il a reculé après un tollé des groupes commerciaux américains, une féroce récupération du Congrès (le sénateur John McCain a déclaré que ce serait un « désastre »), et des appels des leaders du Canada et du Mexique. Apparemment, le facteur décisif a été une carte des États-Unis indiquant les régions qui seraient les plus touchées par l’annulation de l’ALENA et soulignant que dans plusieurs de ces comtés, les travailleurs agricoles et d’usine en particulier avaient voté pour Trump en novembre dernier. La froide menace et la rétractation le même jour ont enflammé l’opinion publique au Canada et au Mexique, alors il sera encore plus difficile pour ces gouvernements de faire des concessions avec les États-Unis. Quoi de plus étrange?

 
Le Frexit. Si la France élit une présidente qui anticipe sortir de l’Union européenne et abandonner l’euro, ce serait encore pire que le Brexit. Cela pourrait mener à l’éclatement des États-Unis. Devrions-nous être inquiets?

 
Nous le saurons le 7 mai au moment où les Français voteront lors du second tour de l’élection présidentielle. Le parallèle avec les États-Unis est frappant. Marine Le Pen se présente comme la championne de la classe ouvrière opprimée, les « oubliés », et elle promet d’arrêter l’immigration, de se retirer de l’UE, et d’imposer des tarifs douaniers pour protéger les entreprises françaises. Son opposant, M. Macron est dans la position centriste d’Hillary avec ses vagues promesses pro-UE, d’investissements en formation, de meilleure flexibilité et de baisses d’impôt pour les entreprises françaises.

 
M. Macron possède une large avance dans les sondages, mais les analystes soulignent de graves failles dans le système politique français. Avec la crise de l’euro et le sauvetage des banques, l’afflux d’immigrants, la stagnation économique, et les attentats terroristes, les Français n’ont jamais été aussi désenchantés de leurs élites. En effet, les deux partis majoritaires (l’équivalent des Libéraux et des Conservateurs) ont été éliminés au premier tour.

 
On a abondamment parlé d’une tendance mondiale des élites gouvernementales qui perdent au profit des populistes anti-libre-échange, mais ne comptez pas sur une grande victoire de Madame Trump. Des candidats extrémistes ont été défaits aux Pays-Bas et en Autriche en raison des conséquences économiques appréhendées et aussi parce que les messages d’ouverture sont entendus. Les sondages démontrent qu’un nombre significatif de personnes ayant voté pour Trump et pour le Brexit commencent à le regretter.

 
Personnellement, je pense que Mme Le Pen a démontré un excès de confiance en promettant une sortie de l’euro. Cela signifie que tous les actifs financiers, dettes et pensions devraient être convertis dans une nouvelle monnaie introduite par Mme Le Pen. Avez-vous entendu, chères personnes âgées dans toute la France? Vos économies de toute une vie pourraient être dévaluées et transformées en nouveaux francs par le Front National. Bonne chance!

 
C’est le nerf de la guerre du Brexit, du Frexit, des menaces de retrait de l’UE/de l’ALENA et des guerres commerciales en général. Ils s’amusent à discourir sur le libre-échange et le dénigrer, mais il y a de réelles conséquences et de vraies pertes d’emplois. Parfois, nous voyons seulement les avantages du libre-échange lorsque quelqu’un menace de nous l’enlever. Alors, espérons que les Français en viendront à la même conclusion que tant d’entreprises hollandaises, autrichiennes, anglaises et américaines qui ont voté pour l’ouverture. Parce que malgré toute cette incertitude, une croissance plus rapide du commerce mondial est à nos portes.

 
Pour plus de renseignements, communiquer avec :
Hendrik Brakel, Directeur principal, Politiques économiques, financières et fiscales 613.238.4000 (284) | hbrakel@chamber.ca

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